Nucléaire : Beznau 2 peut continuer à fonctionner jusqu’au début de la révision

La tranche 2 de la centrale nucléaire de Beznau ne doit pas être mise hors service prématurément. La société exploitante Axpo a pu démontrer à l’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN) de manière plausible que la sécurité est suffisamment garantie. L’hypothèse que la cuve de pression du réacteur de Beznau 2 comporte des défauts de matériau similaires à Beznau 1 a été prise en compte.

Kernkraftwerk_Beznau_ENSI (1)Pour la démonstration de sécurité de la cuve de pression du réacteur, l’exploitant a supposé que la cuve de Beznau 2 dispose des mêmes défauts que celle de la tranche 1.

Etant donné que Beznau 2 possède des marges relativement importantes en matière de sécurité pour la rupture fragile de la cuve de pression, la probabilité d’un accident pour les trois semaines restantes jusqu’à la révision planifiée est extrêmement faible, même avec les défauts supposés.

La défaillance de la cuve de pression est attendue avec une fréquence inférieure à une fois par milliard d’années. Cette valeur est donc plus de mille fois plus petite que la limite légale pour les défaillances de dimensionnement.

Indépendamment de cela, l’IFSN a effectué ses propres estimations. « La démonstration que nous a remise Axpo montre de façon plausible qu’une mise hors service provisoire de Beznau 2 à court terme n’est pas nécessaire », résume Georg Schwarz, suppléant du directeur de l’IFSN et chef du domaine de surveillance « centrales nucléaires ».

L’évaluation actuelle n’est pas un blanc-seing

Georg Schwarz souligne qu’il ne s’agit pas d’un blanc-seing : « Cette évaluation est valable pour la courte durée d’exploitation restante. La cuve de pression du réacteur de Beznau 2 doit aussi être analysée avec précision en vue d’une évaluation définitive. » Axpo prévoit de mettre Beznau 2 hors service le 12 août 2015 pour la révision annuelle. Lors de cette dernière, les examens spéciaux du matériau de base de la cuve de pression doivent aussi être réalisés. Ils avaient été ordonnés en 2013 par l’IFSN.

Rupture fragile

L’irradiation par des neutrons à haute énergie modifie les propriétés des matériaux d’une cuve de pression. L’irradiation mène notamment à une diminution de la ténacité des matériaux des aciers. La cuve de pression se fragilise et résiste par conséquent moins bien à des contraintes mécaniques.

Dans l’ordonnance sur la mise hors service du Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC), la fragilisation de la cuve de pression du réacteur occupe donc un rôle central. Cette ordonnance définit précisément quand une centrale nucléaire doit être mise hors service en raison de ce phénomène de vieillissement. Si l’un de ces critères devait être atteint, l’exploitant « doit procéder, sans délai, à la mise hors service provisoire de la centrale nucléaire », comme l’indique l’ordonnance.

L’IFSN avait exigé d’Axpo que cette dernière justifie pourquoi la poursuite de l’exploitation de Beznau 2 est possible du point de vue de la sécurité. Axpo avait remis ce rapport la semaine passée à l’IFSN. Le document sur les indications par ultrasons à la cuve de pression du réacteur de Beznau 1 avait été déposé en même temps.

L’IFSN fait participer des experts internationaux

Les travaux d’évaluation des indications soumises à évaluation dans la tranche 1 de la centrale nucléaire de Beznau ont démarré. Axpo devra remettre une démonstration de la sécurité de la cuve de pression du réacteur. La société exploitante doit y montrer si et comment la cuve de pression du réacteur est affaiblie par les constats et si les exigences de la réglementation sont encore satisfaites. « Nous avons déjà prévu de faire participer des experts internationaux », déclare Georg Schwarz. Ceux-ci doivent soutenir l’IFSN dans son évaluation. Par ailleurs, l’IFSN est régulièrement en contact avec les autorités belges depuis 2012.

Georg Schwarz réaffirme que, du point de vue de la sécurité, aucune contrainte de temps n’existe pour Beznau 1. « Nous ne donnerons notre feu vert à Beznau 1 qu’au terme de la vérification de la démonstration de sécurité et que si nous sommes sûrs que la sécurité est garantie. »