Indications à Doel et Tihange : l’IFSN a ordonné des mesures

L’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN) suit les développements relatifs aux centrales nucléaires de Doel 3 et Tihange 2. En 2013, l’autorité suisse de surveillance a ordonné une vérification des cuves de pression dans les centrales nucléaires suisses.

En été 2012, de nombreuses indications de défauts ont été constatées dans les centrales nucléaires belges de Doel 3 et Tihange 2. Ces indications se situaient dans le matériau de base forgé des cuves de pression. L’autorité belge de surveillance AFCN les a soumises à une analyse détaillée. Elle arrivait au printemps 2013 à la conclusion que la poursuite de l’exploitation des deux installations était possible sous réserve de conditions. L’exploitant electrabel a décidé en mars 2014 de mettre provisoirement les deux centrales hors service. Cette décision faisait suite à des résultats inattendus après un test de matériau.

Viroles forgées

Les cuves de pression des réacteurs belges ont été fabriquées à partir de viroles forgées sans soudure. Ces parties ont été fabriquées à partir de blocs plus importants. Ceux-ci ont été fondus dans un four électrique avant d’être coulés sous vide. D’après les informations actuelles, les indications dans les cuves de pression des réacteurs belges semblent provenir de défauts dus à l’hydrogène. Ces derniers peuvent survenir dans des zones de ségrégations (ressuage, augmentation ou diminution de certains éléments). Ces zones apparaissent lors de la coulée et de la solidification du bloc en acier. Le type et le moment du traitement thermique (traitement d’effusion d’hydrogène) pendant et après le processus de forgeage sont déterminants pour la diminution de la concentration d’hydrogène.

Viroles laminées

Les viroles de la cuve de pression de Leibstadt se composent de plaques laminées à chaud. Elles ont été soudées sur la longueur. Le matériau laminé a été fabriqué en majeure partie en France, mais aussi au Japon dans une moindre mesure. Les températures et pressions dans des réacteurs à eau bouillante, comme à Leibstadt, sont plus faibles que dans les réacteurs à eau pressurisée, comme à Doel ou Tihange. Les cuves de pression de réacteurs à eau bouillante font donc état de parois moins épaisses. La taille et l’épaisseur des plaques sont moindres en comparaison avec des blocs forgés. Pour cette raison, la probabilité de ségrégations inadmissibles dans les plaques laminées à chaud est très faible. Les dimensions plus petites permettent également un meilleur dégazage de l’hydrogène lors du traitement thermique.

Situation à Mühleberg

La centrale nucléaire de Mühleberg comporte pour sa part des viroles forgées dans sa cuve de pression. Elle a ainsi opéré un examen ultrasons du matériau de base. Les analyses des résultats des contrôles de l’IFSN confirment que le matériau de base de la cuve de pression correspond aux exigences de qualité devant être remplies par de nouveaux réacteurs. L’examen ultrasons n’a fourni aucune indication de défaut similaire aux découvertes dans la centrale nucléaire de Doel.

Situation à Leibstadt

Les analyses des indications de défauts ont une importance moindre à centrale nucléaire de Leibstadt. Elle se trouvait certes sur la liste publiée par l’autorité de surveillance belge. Elle se différencie cependant des réacteurs belges aussi bien par rapport au fabricant que par rapport au processus de fabrication. Pour les viroles cylindriques du revêtement, pour le fond voûté (calotte) et pour le couvercle de la cuve de pression du réacteur, aucun matériau forgé n’a été employé. Il s’agit en effet de matériau laminé à chaud.

Situation à Beznau et à Gösgen

En janvier 2013, l’IFSN avait exigé des centrales nucléaires de Beznau et de Gösgen des informations particulières. Ces dernières devaient porter sur la fabrication, le matériau de base et le contrôle des parties forgées des cuves de pression. Les résultats ont depuis lors été remis.

En réaction aux comptes rendus de Belgique de 2012, l’association des autorités de surveillance d’Europe occidentale a recommandé en été 2013 de vérifier toutes les cuves de pression de réacteurs avec des pièces forgées en Europe. Cette analyse serait à réaliser lors des prochains contrôles périodiques des joints de soudure des cuves des réacteurs. L’IFSN a donc enjoint les centrales nucléaires de Beznau et de Gösgen à contrôler le matériau de base des cuves de leurs réacteurs pour détecter d’éventuels défauts. Cet examen doit avoir lieu pendant les prochains contrôles périodiques des joints de soudure des cuves des réacteurs.

Par rapport aux annonces de mars 2014, l’IFSN se trouve en contact avec les autorités belges afin de recueillir des informations.


La cuve de pression du réacteur est exposée à l’irradiation de neutrons, à de fortes pressions et à de hautes températures. Elle doit donc être robuste et n’avoir aucune faiblesse. Pour cette raison, l’évolution du matériau de base et l’état des joints de soudure des cuves de pression en Suisse sont régulièrement contrôlés. Si une cuve de pression ne devait pas remplir les critères prescrits, la centrale doit être immédiatement mise hors service.

Critères de mise hors service

Réexamens périodiques de sécurité

Réglementation

Prescriptions de l‘AIEA

Prescriptions de la WENRA

Réexamen périodique de Mühleberg

Réexamen périodique de Gösgen

Réexamen périodique de Beznau

Réexamen périodique de Leibstadt