Les décisions de l’IFSN sur le test de résistance de l’UE

Mercredi soir, l’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN) a notifié aux exploitants des centrales nucléaires de Suisse ses décisions sur le test de résistance de l’Union européenne (UE). C’est la quatrième décision de l’IFSN depuis l’accident de Fukushima.

Suite à l’accident dans la centrale nucléaire de Fukushima, le Conseil de l’Europe a décidé le 25 mars 2011 de réévaluer la sécurité des 143 centrales nucléaires européennes à la lumière des événements qui se sont déroulés au Japon, dans le cadre d’une nouvelle évaluation de la sécurité globale et transparente (test de résistance). L’étendue et les modalités de ces contrôles ont été définies par les autorités de surveillance des Etats membres de l’UE et adoptées le 25 mai 2011 par la Commission européenne. Conformément aux spécifications, les exploitants des centrales nucléaires fourniront pour le test de résistance des analyses et des évaluations qui seront ensuite vérifiées et réunies dans un rapport national.

Analyse de trois axes prioritaires

Le test de résistance de l’UE est réalisé pour chaque site de centrale nucléaire et se concentre sur trois axes prioritaires:

  • Evénements naturels extrêmes ayant joué un rôle à Fukushima, à savoir séismes et inondations de toutes sortes.
  • Conséquences de la perte d’approvisionnement en électricité et en eau de refroidissement: indépendamment de l’élément déclencheur, on suppose par ex. des scénarios avec défaillances persistantes d’approvisionnement en électricité et on en analyse les conséquences.
  • Efficacité des mesures de protection d’urgence: on postule des accidents graves pour lesquels on admet la défaillance de plusieurs systèmes de sécurité et barrières. Les contre-mesures préparées sont vérifiées.

On décrira pour chacun de ces axes prioritaires l’actuel dimensionnement des installations. On discutera aussi de manière explicite des réserves de sécurité (soit les marges disponibles au-delà du dimensionnement). La date de référence pour les évaluations est le 30 juin 2011 (dimensionnement et gestion de l’installation).

Pour des raisons de sûreté et de confidentialité, les scénarios d’accidents liés à des attaques terroristes ne peuvent pas être traités avec la même transparence. Ils seront réévalués dans une deuxième étape par un groupe de travail spécial et dans le cadre des compétences de chaque Etat. Le Conseil de l’Europe doit encore définir le mandat et les modalités du travail de ce groupe.

Calendrier d’exécution du test de résistance de l’UE

Le calendrier d’exécution du test de résistance de l’UE est le même pour tous les pays et commence le 1er juin 2011. Pour la Suisse par exemple, il prévoit que chaque exploitant remette à l’IFSN ses analyses des trois axes prioritaires mentionnés, d’ici le 31 octobre 2011. L’IFSN évaluera alors les rapports et rédigera un rapport national d’ici la fin de 2011. Commencera ensuite le processus d’examen par les pairs (Peer-Review) de l’UE. Les résultats définitifs seront disponibles pour la session de juin 2012 du Conseil de l’Europe. A ce stade, les détails du processus d’examen par les pairs sont encore examinés au niveau international.

Complémentarité des analyses de la Suisse et de l’UE

Les réévaluations prévues dans le cadre des tests de résistance de l’UE ont lieu parallèlement aux réévaluations déjà en cours en Suisse

Contrairement à la plupart des pays d’Europe, on a redéfini en Suisse les dangers liés aux séismes et aux inondations sur la base des conclusions scientifiques les plus récentes. L’IFSN a ordonné le 18 mars 2011 la réévaluation, sur la base des données les plus récentes, de scénarios en rapport avec des séismes, des inondations et la combinaison séisme-inondation suite à un séisme. Ces documents dépassent le champ d’application des tests de résistance de l’UE.

Pour d’autres scénarios tels que la défaillance persistante de l’approvisionnement en électricité ainsi que pour l’examen détaillé de mesures de protection d’urgence dans des conditions externes difficiles (après un fort séisme par ex.), le test de résistance de l’UE vient compléter les analyses en cours de l’IFSN.