Les sirènes alertent également en cas de radioactivité
Un essai de sirènes aura lieu demain mercredi dans toute la Suisse. Cette alarme générale retentirait en effet également en cas d’accident grave dans une centrale nucléaire si la population est mise en danger. Dans un tel cas, l’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire IFSN travaille alors en étroite collaboration avec la Centrale nationale d’alarme (CENAL). Les centrales nucléaires suisses sont sûres. Le test de résistance de l’UE vient à nouveau de le confirmer. S’il devait toutefois se produire des événements qui peuvent entraîner des rejets de substances radioactives, il est prévu des mesures d’urgence qui doivent être régulièrement vérifiées et faire l’objet d’exercices. Pour alerter les populations concernées, il serait ainsi fait appel entre autres à l’alarme générale.
C’est ainsi que chaque année, le premier mercredi après-midi du mois de février est consacré à un essai des sirènes dans toutes les régions de Suisse. Cette vérification des installations d’alarme et de tous les processus analogues liés sert aussi à la sécurité de la population suisse en cas de rejet de substances radioactives d’une installation nucléaire.
L’IFSN conseille et calcule
Toutes les installations nucléaires suisses sont dans l’obligation de signaler immédiatement à l’IFSN toute défaillance constatée. En cas d’accident grave, ou si un tel accident se dessine, des mesures d’alerte ont été préparées à l’avance. «L’IFSN est en mesure de simuler la dispersion de substances radioactives émises par une centrale nucléaire en Suisse», précise Georges Piller, chef de la division Radioprotection de l’IFSN. C’est à cela que sert entre autres le réseau de mesure de la surveillance automatique du débit de dose MADUK et les calculs de dispersion qui découlent des données relevées.
C’est ainsi que dans le cas d’un rejet, il est possible de calculer quand quel secteur géographique sera atteint par un nuage radioactif. Les organismes de mesure et les forces d’intervention peuvent ainsi être mis en œuvre de manière ciblée afin d’alerter rapidement la population pour que celle-ci puisse se protéger à titre préventif.
La CENAL alerte donc la population en collaboration avec l’IFSN qui la conseille dans une telle situation. La population est appelée à se mettre à l’écoute de la radio. La sirène sert alors d’annonce d’instructions de comportement (préparation ou exécution de mesures de protection) ou de communiqués officiels que la CENAL diffuse par la radio immédiatement après avoir déclenché l’alerte par les sirènes.
Le rayon détermine les mesures
Selon son éloignement d’une centrale nucléaire, la population se situe dans différentes zones géographiques autour de cette centrale. La position de ces zones joue un rôle important pour les mesures de radioprotection et l’organisation d’urgence. La zone 1 représente le territoire situé dans un rayon de cinq kilomètres autour d’une centrale nucléaire. Dans cette zone, les mesures de protection peuvent devoir être appliquées immédiatement dans le cas d’un accident à évolution rapide. Ces mesures sont donc coordonnées avec la police cantonale.
La zone 2 est contiguë à la zone 1 et comprend un territoire situé dans un rayon de vingt kilomètres autour d’une centrale nucléaire. Dans le cas d’un accident grave, cette zone peut également présenter un risque pour la population et nécessiter des mesures de protection. Dans les zones 1 et 2, des pastilles d’iode ont été directement délivrées à la population. La prise de ces pastilles protège de l’accumulation d’iode radioactif dans la glande thyroïde.
Le reste du territoire suisse est désigné comme zone 3. Dans cette zone, les mesures de protection nécessaires éventuelles sont ordonnées par les services compétents de l’organisation d’urgence. Les pastilles d’iode destinées à la zone 3 sont stockées de manière décentralisée et ne sont délivrées à la population qu’en cas d’événement le justifiant.
Beaucoup de bruit pour la sécurité
La Suisse dispose d’un réseau dense de plus de 8000 sirènes qui garantit à tout moment la diffusion d’une alarme auprès de la population. L’Office fédéral de la protection de la population (OFPP) s’emploie à maintenir à jour la technique des systèmes d’alarme et à assurer à tout instant leur disponibilité, en collaboration avec les cantons, les communes et les exploitants de barrages.
Il en sera donc ainsi mercredi prochain. L’essai portera de 13h30 à 14h00 sur l’alarme générale et de 14h15 à 15h00 sur l’alarme-eau. Les deux alarmes se distinguent par le signal émis et par leur cause : «L’alarme générale» est caractérisée par un signal modulé émis pendant une minute et est déclenchée en cas de danger possible. L’alarme-eau, qui est diffusée dans les zones menacées en aval de barrages, est caractérisée par des séquences de douze sons graves continus de vingt secondes séparés par des intervalles de dix secondes.
Si l’alarme générale retentit en dehors de ces essais obligatoires, la population est invitée à se mettre immédiatement à l’écoute de la radio, à suivre les instructions des autorités et à en informer ses voisins.
En cas d’alarme-eau, le périmètre menacé doit être immédiatement évacué. La population située dans les zones à risque est préalablement informée par des fiches d’information sur les possibilités d’évacuer les lieux.
Aide en ligne de l’OFPP du 1er au 10 février 2012
Pour répondre aux questions de la population, l’Office fédéral de la protection de la population (OFPP) a mis en place une aide en ligne (hotline) spéciale répondant aux questions relatives à la protection pour les cas de situation d’urgence. Ce service d’information externe peut être joint au 061 202 05 69. Il fonctionne sans interruption du lundi au samedi de 08h00 à 19 h, et ceci jusqu’au 10 février 2012.