Pas de rejet inadmissible de substances radioactives par la centrale de Mühleberg en 1998

Contrairement à des annonces différentes, l’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN) dispose de toutes les données permettant de dire définitivement que la centrale nucléaire de Mühleberg n’a rejeté aucune quantité inadmissible de substances radioactives par l’air en 1998.

Les exploitants des installations nucléaires en Suisse sont autorisés à rejeter des quantités minimes de substances radioactives dans l’environnement. La loi les oblige à en rendre compte régulièrement. L’IFSN examine ces données non seulement pour l’eau mais aussi pour l’air.

Avec le réseau de mesure MADUK (dont l’acronyme de langue allemande signifie «Réseau de mesure pour la surveillance automatique du débit de dose dans le voisinage des centrales nucléaires»), l’IFSN dispose d’une possibilité de conserver des preuves pour les autorités et pour le public. Il permet au même titre d’identifier des dysfonctionnements et des accidents. Des élévations par rapport aux valeurs de doses naturelles sont en effet automatiquement indiquées à l’IFSN. En cas d’incident, MADUK soutient l’organisation d’urgence lors de la détermination du secteur concerné, lors de l’évaluation des mesures possibles et par l’échange rapide de données avec les autorités.



L’IFSN recueille à des intervalles de dix minutes des valeurs de mesure sur le débit de dose. Un réseau de stations de mesure autour des centrales nucléaires le permet. Les données des sondes MADUK sont transmises en ligne à  un calculateur de l’autorité de surveillance à Brugg. Elles y sont stockées de manière centralisées. Ces données sont conservées en continu depuis le commencement de leur prélèvement en 1994 auprès de l’autorité de surveillance. Elles sont aussi documentées à chaque fois dans les rapports trimestriels, comme ce fut le cas en 1998 aussi.

Cependant, en octobre 1998, toutes les valeurs des mois de février à septembre pour dix minutes et pour une heure ont été définitivement effacées. Une erreur humaine en est la cause. « C’est regrettable », explique Georges Piller, chef du domaine spécialisé « radioprotection ». « Etant donné que nous disposons des valeurs moyennes journalières pour la période concernée, nous pouvons dire avec assurance qu’aucun rejet inadmissible par l’air ne s’est produit en 1998. » Si une élévation à court terme, importante pour la dose, avait eu lieu dans cette période, cela aurait aussi été mis en évidence par les valeurs moyennes journalières.

Valeurs moyennes journalières du débit de dose local aux sondes MADUK situées à proximité de la centrale nucléaire de Mühleberg dans les mois de juillet à septembre 1998 (ici, école de Mühleberg).
Valeurs moyennes journalières du débit de dose local aux sondes MADUK situées à proximité de la centrale nucléaire de Mühleberg dans les mois de juillet à septembre 1998 (ici, école de Mühleberg).

 

Valeurs moyennes mensuelles ainsi que valeurs moyennes journalières maximales et minimales d’une sonde MADUK à proximité de la centrale nucléaire de Mühleberg de 1997 à 2001 (ici, Meteogarten centrale de Mühleberg)
Valeurs moyennes mensuelles ainsi que valeurs moyennes journalières maximales et minimales d’une sonde MADUK à proximité de la centrale nucléaire de Mühleberg de 1997 à 2001 (ici, Meteogarten centrale de Mühleberg)

Des valeurs à disposition d’un large public

Le réseau de mesure MADUK de l’IFSN pour la surveillance automatique du débit de dose dans le voisinage des centrales nucléaires se compose de 57 stations de mesure du débit de dose local à proximité des installations. L’IFSN transmet aussi les valeurs mesurées à la Centrale nationale d’alarme (CENAL), au Ministère de l’environnement du Bade-Wurtemberg et à la plateforme européenne d’échange de données radiologiques (European Radiological Data Exchange Platform) de la Commission européenne. Le public peut en outre s’informer en temps réel sur les valeurs de dose en consultant le site internet de l’IFSN. Annuellement, quelque trois millions de valeurs mesurées du débit de dose sont produites.

Dans les rangées de données, quelques lacunes spécifiques existent. Elles sont dues à des dysfonctionnements de détecteurs et/ou dans la transmission des données. Lors de problèmes de transmission, les valeurs de mesure peuvent le plus souvent être transmises par les stations concernées après coup. Elles sont en revanche définitivement perdues en cas de dysfonctionnement du détecteur ou de l’enregistreur de données. Vu que plusieurs sondes sont placées aux abords d’une centrale nucléaire, la redondance nécessaire est garantie.

Les données de mesure sont quotidiennement analysées pour détecter des pannes et des valeurs inhabituelles. Des lacunes de données d’une sonde supérieures à une heure sont consignées dans les rapports trimestriels et annuels concernant MADUK. Le rapport annuel sur la radioprotection de l’IFSN aborde également ce point. Des valeurs élevées sont aussi documentées dans les rapports.