Transport de substances radioactives : une radioprotection de A à Z
Environ 50 transports de substances radioactives sont menés chaque année sous la surveillance de l’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN). Des précautions en matière de radioprotection contribuent à une sécurité optimale de l’être humain et de l’environnement.
Les transports de substances radioactives servent par exemple à réapprovisionner les centrales nucléaires avec des éléments combustibles neufs. Des assemblages combustibles irradiés, des déchets hautement radioactifs ainsi que des déchets faiblement et moyennement radioactifs issus des centrales sont pour leur part transportés vers le dépôt intermédiaire central ZWILAG.
Jusqu’à présent, aucun accident n’est à déplorer lors de transports de matières radioactives effectués sous la surveillance de l’IFSN. Dans les domaines de l’industrie et de la recherche, des transports de substances radioactives ont également lieu de manière régulière. Ceux-ci sont autorisés et surveillés par l’Office fédéral de la santé publique et la SUVA.
Michael Wieser, chef du domaine de surveillance « gestion des déchets », explique : « Une importance centrale est accordée à la protection de l’être humain et de l’environnement lors du transport de substances radioactives. » Sur la route, le transport de matières dangereuses est réglé par l’Accord européen relatif au transport international des marchandises Dangereuses par Route (ADR).
Ainsi, quiconque transporte ou fait transporter des sources radioactives hors de l’enceinte de l’entreprise doit respecter les prescriptions déterminantes pour le transport. Il doit faire état et appliquer des programmes d’assurance qualité et de radioprotection appropriés.
L’expéditeur doit respecter des exigences strictes
L’IFSN octroie des autorisations pour des firmes effectuant les tâches suivantes :
- l’importation et l’exportation de substances radioactives (par exemple des sources radioactives pour le contrôle de conduites) en provenance ou à destination d’installations nucléaires ;
- le transport de matières radioactives (par exemple des assemblages combustibles) en provenance ou à destination d’installations nucléaires.
Concernant l’importation, l’exportation ainsi que le transport de matières nucléaires et de déchets radioactifs, l’IFSN établit une prise de position à l’attention de l’autorité chargée de l’autorisation, à savoir l’Office fédéral de l’énergie. L’IFSN base son avis sur un examen technique.
Avant chaque transport, les colis et le véhicule font l’objet d’une mesure radiologique. Il s’agit de démontrer le respect des valeurs limites prescrites au niveau du transport de matières dangereuses. En plus d’une limitation du débit de dose, une absence de contamination est également exigée. Les résultats des mesures sont inscrits dans un procès-verbal et documentés. Après le déchargement, un contrôle radiologique est à nouveau mené à chaque véhicule.
L’IFSN effectue ses propres mesures radiologiques lors d’inspections. Ces dernières s’ajoutent alors au programme de mesure de l’expéditeur et aux mesures d’autres participants au transport. L’autorité de surveillance contrôle de cette manière la justesse des résultats de mesure.
Faible exposition aux rayonnements lors de transports
L’isolation massive des emballages de transport pour déchets hautement radioactifs permet une limitation efficace des rayonnements. Des valeurs limites sont fixées pour le transport de substances radioactives.
L’exposition aux rayonnements ne doit pas dépasser 2 millisieverts par heure à la surface d’un emballage. A deux mètres de distance, celle-ci ne peut pas être supérieure à 0,1 millisievert par heure. Les valeurs mesurées effectives se situent néanmoins nettement en-dessous de ces limites. Un dimensionnement conservatif des emballages et des options de chargement rarement épuisées en sont la cause.
Michael Wieser résume : « Des études ont été réalisées sur plusieurs années à des centres de liaison pour transports en Allemagne. Elles ont montré que, même en cas de fréquence de transports plus élevée qu’en Suisse, aucune élévation de l’exposition naturelle des riverains aux rayonnements ne peut être démontrée. Nous informons du reste annuellement sur les transports relevant de notre domaine de responsabilité dans notre rapport sur la surveillance. »