La Suisse applique les recommandations du test de résistance de l’UE de manière conséquente

La Suisse applique les recommandations issues du test de résistance de l’Union européenne (UE) comme prévu. Le rapport sur l’état des travaux, remis par l’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN) auprès de l’UE, en témoigne.

Des experts internationaux ont formulé en avril 2012, dans le cadre de la revue par les pairs du test de résistance de l’UE, des recommandations principales sur les thèmes :

  • aléas naturels,
  • réexamen périodique de sécurité,
  • intégrité de l’enceinte de confinement,
  • défaillances hors dimensionnement en cas d’événements naturels extrêmes.

Recommandations principales issues de la revue par les pairs du test de résistance de l’UE

1. European guidance on assessment of natural hazards and margins

The peer review Board recommends that WENRA, involving the best available expertise from Europe, develop guidance on natural hazards assessments, including earthquake, flooding and extreme weather conditions, as well as corresponding guidance on the assessment of margins beyond the design basis and cliff-edge effects.

2. Periodic Safety Review

The peer review Board recommends that ENSREG underline the importance of periodic safety review. In particular, ENSREG should highlight the necessity to re-evaluate natural hazards and relevant plant provisions as often as appropriate but at least every 10 years.

3. Containment Integrity

Urgent implementation of the recognised measures to protect containment integrity is a finding of the peer review that national regulators should consider.

The measures to be taken can vary depending on the design of the plants. For water cooled reactors, they include equipment, procedures and accident management guidelines to:

  • depressurize the primary circuit in order to prevent high-pressure core melt;
  • prevent hydrogen explosions
  • prevent containment overpressure.

4. Prevention of accidents resulting from natural hazards and limiting their consequences

Necessary implementation of measures allowing prevention of accidents and limitation of their consequences in case of extreme natural hazards is a finding of the peer review that national regulators should consider.

EU-Stresstest: Expertenteam kommt Ende März in die SchweizLe directeur de l’IFSN, Hans Wanner, explique : « Après Fukushima, la Suisse avait déjà abordé activement tous les quatre domaines, indépendamment des recommandations du test de résistance. Nous avons déjà mis beaucoup de choses en œuvre mais il reste encore quelques affaires importantes à traiter. » L’IFSN a établi un plan d’action annuel sur l’application des enseignements tirés de l’accident nucléaire de Fukushima. L’autorité de surveillance veut avoir traité tous les points de contrôle d’ici à la fin 2015.

De meilleures bases pour déterminer les aléas naturels

L’association des autorités de surveillance d’Europe occidentale (« Western European Nuclear Safety Regulators’ Association WENRA ») a remanié les référentiels de sécurité conformément à la recommandation du test de résistance faite par le groupe des autorités de surveillance nucléaire européennes (« European Nuclear Safety Regulators Group ENSREG »). Elle les a publiés en septembre 2014. L’IFSN est un membre actif de la WENRA et de ses groupes de travail sur les hypothèses de risque. Elle intégrera les référentiels remaniés dans ses directives.

Plusieurs travaux sont en cours dans les domaines des séismes et des crues. Les exploitants ont remis fin 2013 le rapport final sur le projet « PEGASOS Refinement (PRP) ». L’IFSN est actuellement en train d’examiner ce rapport.

Pour une amélioration supplémentaire des hypothèses de risque en matière de crues, un groupe de travail interdépartemental élabore depuis une année environ des bases communes. Celles-ci doivent servir à l’évaluation de l’aléa lié aux crues de l’Aar et du Rhin. Ces travaux se déroulent sous la direction de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV).

Concernant les conditions météorologiques extrêmes, les exploitants ont déjà déposé certains documents. D’autres suivront et seront contrôlés par l’IFSN.

Les centrales nucléaires ont déjà mis en oeuvre différentes mesures après Fukushima. Le barrage du lac de Wohlen a par exemple été renforcé contre des séismes à l’aide de constructions. Ce barrage se situe en amont de la centrale nucléaire de Mühleberg.

Réexamen périodique de sécurité pratiqué depuis des années

En Suisse, les réexamens périodiques de sécurité sont obligatoires au plus tard tous les dix ans en vertu de la loi sur l’énergie nucléaire. L’IFSN a révisé la directive correspondante cette année. Elle a alors entre autres fixé les exigences à la démonstration à apporter pour l’exploitation à long terme. Elle s’appuyait alors sur les prescriptions des normes de sûreté de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).

Analyse de la menace posée par l’hydrogène bientôt terminée

La formation d’hydrogène peut notamment présenter un danger pour l’intégrité de l’enveloppe de protection. Les exploitants avaient donc déjà élaboré des études dans le cadre des analyses probabilistes de sécurité.

L’IFSN a cependant ordonné un réexamen de cette thématique, y compris de la propagation d’hydrogène en dehors de l’enceinte de confinement, après l’accident nucléaire de Fukushima.

Les exploitants ont remis leur rapport dans les délais. Certains planifient en complément d’installer des recombineurs passifs d’hydrogène pour la maitrise de ce gaz dans l’enceinte de confinement. L’IFSN prendra position début 2015 sur cette question.

Avis sur l’augmentation des marges de sécurité bientôt disponible

Les résultats de la vérification effectuée dans le cadre des décisions de l’IFSN et du test de résistance de l’UE ont montré que les centrales nucléaires en Suisse font état d’une protection élevée contre les effets de séismes, d’inondations et d’autres aléas naturels ainsi que contre une panne de courant et une perte du dissipateur thermique.

Pour le secteur hors dimensionnement, l’IFSN a cependant ordonné que d’autres possibilités d’amélioration soient examinées en vue d’augmenter la marge de sécurité existante.

Les exploitants ont déposé cette année les rapports exigés par rapport aux séismes et inondations externes. L’IFSN est actuellement en train de terminer la prise de position correspondante.

Contrôle de l’intégrité du confinement lors de révisions

En référence au rapport national sur l’état des travaux de la fin 2012, les examinateurs ont trouvé en avril 2013 que le rétablissement de l’intégrité de l’enceinte de confinement en cas d’une perte complète du courant alternatif lors des révisions devait être traité plus rapidement. Ce point est lié aux mesures pour la fermeture d’ouvertures importantes dans l’enceinte de confinement. Ces ouvertures sont créées pour le transport de matériel ou l’accès des personnes pendant une révision. Il faut donc compter avec des complications pour le rétablissement de l’intégrité de l’enceinte de confinement, si une défaillance, allant de pair avec une perte prolongée de l’alimentation électrique, survient pendant cette phase.

Cette question avait déjà été identifiée comme point en suspens dans le cadre du rapport national de l’IFSN de 2011 sur le test de résistance de l’UE. Elle a été abordée en tant que composant du plan d’action Fukushima 2014. Les exploitants ont remis les documents requis en octobre 2014. Ils sont en cours d’examen par l’IFSN.

Revue par les pairs du rapport d’état prévue en avril 2015

Le rapport détaillé sur l’état des travaux contient également un compte rendu des mesures formulées en raison des recommandations de la deuxième réunion extraordinaire de la Convention sur la sûreté nucléaire. Tout comme c’était le cas avec le rapport d’état de 2012, il est aussi prévu que le public intéressé puisse déposer ses questions auprès de l’ENSREG. Les rapports nationaux seront discutés en avril 2015 dans le cadre d’un atelier sur plusieurs jours. Ils seront soumis à une revue par les pairs.