L’IFSN concrétise la requête supplémentaire à la Nagra pour une meilleure base d’évaluation des domaines d’implantation

L’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN) avait constaté fin août 2015 que des données de base employées par la Société coopérative pour le stockage des déchets radioactifs (Nagra) lors de l’évaluation des domaines d’implantation étaient lacunaires et n’étaient pas solides. Il s’agissait des données relatives à un indicateur décisif. L’IFSN a désormais formulé une requête supplémentaire à l’attention de la Nagra.

nagra-finalLors de leur examen de détail, l’IFSN et ses experts externes sont arrivés à la conclusion que certaines données n’étaient pas solides. De même, ils ont estimé que certaines argumentations n’étaient pas retraçables et intelligibles. Il s’agit concrètement des données de base et de la justification pour l’indicateur « profondeur en perspective de la faisabilité technique de construction ». Cet indicateur évalue la profondeur maximale d’un dépôt en couches géologiques profondes dans les domaines d’implantation respectifs.

« Concernant cet indicateur, la démonstration d’inconvénients évidents est donc remise en question pour des domaines d’implantation géologiques », remarque Michael Wieser, chef du domaine « gestion des déchets radioactifs ». Les critiques ont surtout une influence sur l’évaluation des domaines d’implantation au Nord de la Suisse.

La profondeur à laquelle un dépôt peut être construit de manière sûre influence aussi la position et la place à disposition. Il s’agit du périmètre souterrain de stockage. Par conséquent, d’autres indicateurs, orientés sur la grandeur et la position du périmètre de stockage, ne peuvent pas être évalués ou ne peuvent l’être que partiellement.

Note comprenant la requête supplémentaire

L’IFSN et ses experts ont désormais concrétisé leur requête supplémentaire dans une note. L’objectif de cette requête est d’obtenir une base scientifique et technique suffisante pour l’évaluation de l’indicateur concerné. Les éléments suivants sont notamment exigés :

  • La Nagra doit montrer quels concepts alternatifs de dépôt ont été considérés. Elle doit justifier de manière retraçable et intelligible pourquoi elle les a rejetés.
  • La Nagra doit évaluer les conditions géotechniques dans les domaines d’implantation. Elle doit alors tenir compte des modifications de la roche en fonction de la profondeur du niveau de stockage.
  • La Nagra doit établir des situations de danger pour la phase de construction et d’exploitation (par exemple des effondrements). Elle devrait alors montrer comment elle compte traiter ces dangers.
  • La Nagra doit évaluer, en fonction du périmètre de stockage et de la profondeur, les conséquences sur la sécurité à long terme des concepts et moyens d‘excavation.

L’examen de détail des volumineux documents remis par la Nagra en janvier 2015 se poursuit. « Dès que les documents à présent exigés seront disponibles, nous les contrôlerons aussi », explique Michael Wieser. « Nous ne pourrons nous prononcer de manière définitive sur la proposition de délimitation de la Nagra qu’après coup. »