Le forum technique sur la sécurité traite de la dose d’irradiation à des sites potentiels de dépôts

La dose pouvant être reçue par un être humain sur une année est un aspect important pour la détermination de la sécurité d’un dépôt en couches géologiques profondes. Lors de l’étape 2 du plan sectoriel « dépôts en couches géologiques profondes », une vérification a lieu pour chaque domaine d’implantation concernant le respect du critère de protection de 0,1 millisievert par an.

Des dépôts en couches géologiques profondes visent à protéger, sur une très longue durée, l‘être humain et l’environnement des dangers liés aux déchets radioactifs. Dans cette optique, des critères sont définis. Les sites potentiels pour dépôts en couches géologiques profondes doivent les remplir.

Un critère important pour la détermination de la sécurité d’un site correspond à la dose d’irradiation pouvant être reçue par un être humain sur une année à cet endroit. Cette dose est calculée en fonction des barrières techniques et géologiques prévues.

Des intervalles de dose pour montrer la sécurité de sites

Vu que les propriétés des barrières sont liées à des incertitudes, les experts travaillent avec des intervalles de dose. Ceux-ci partent d’une valeur de dose déterminée sur la base de scénarios les plus réalistes possibles. Ils s’étendent à une seconde valeur de dose reposant sur des hypothèses plus pessimistes.

Calcul des intervalles de dose

Calcul de l’intervalle de dose de sites pour dépôts en couches géologiques profondes : fluctuation entre la plus haute dose d’un scénario pouvant réellement être attendu (ligne verte) et un scénario de référence tenant compte d’incertitudes (ligne rouge).
Calcul de l’intervalle de dose de sites pour dépôts en couches géologiques profondes : fluctuation entre la plus haute dose d’un scénario pouvant réellement être attendu (ligne verte) et un scénario de référence tenant compte d’incertitudes (ligne rouge).

Pour chaque site, l’évolution temporelle des doses pouvant être attendues de manière réaliste est calculée (cas de référence ; ligne verte). Ce scénario de référence décrit la probable évolution de l’ensemble du système. Il s’agit alors principalement de savoir à quelle vitesse peut se dérouler le transport de radionucléides du dépôt en profondeur à la surface terrestre.

Afin de tenir compte de l’influence des incertitudes, le comportement du dépôt en couches géologiques profondes face à d’autres évolutions pessimistes est calculé (procédé de fluctuations de paramètres ; ligne rouge). Il s’agit par exemple de déplacements d’eau plus intenses, de la défaillance précoce des conteneurs de déchets hautement radioactifs et de valeurs de perméabilité de la roche plus mauvaises.

La période considérée s’oriente sur l’évolution temporelle du potentiel de danger radiologique des déchets emmagasinés. Pour les déchets hautement radioactifs, elle s’élève à un million d’années ; pour les déchets faiblement et moyennement radioactifs, il s’agit de 100 000 ans.

Il en résulte un intervalle de dose caractéristique (intervalle bleu) propre à chaque site, permettant de mesurer son aptitude sur le plan de la sécurité. Cet intervalle s’étend de la dose maximale déterminée dans le cas de référence (point vert)  à la dose maximale définie au moyen de la procédure de fluctuation des paramètres (point rouge).

Emploi des intervalles de dose dans le plan sectoriel

Actuellement se déroule l’étape 2 du plan sectoriel « dépôts en couches géologiques profondes ». Cette étape vise à identifier des sites de dépôts en couches géologiques profondes avec des inconvénients évidents et à les écarter. L’exclusion de domaines inappropriés s’effectue sur la base d’une analyse préliminaire de sécurité. Une composante centrale de cette analyse correspond au calcul de l’intervalle de dose de chaque site.

Evaluation des intervalles de dose dans le plan sectoriel

dosisintervalle_standorte_tiefenlagerungDes sites de dépôts en profondeur, dont l’intervalle de dose dépasse 0,1 millisievert (mSv) par an, sont directement écartés. Un site, dont l’intervalle de dose fluctue entre 0,01 et 0,1 mSv par an, reste en procédure de sélection si son minimum de dose est inférieur au maximum de dose le plus bas déterminé pour tous les autres sites.

Pour une dose inférieure à 0,01 mSv par an, plus aucune optimisation en matière de radioprotection ne doit être prise en vertu de l’ordonnance sur la radioprotection. Les domaines d’implantation, dont les doses d’irradiation se situent dans un intervalle inférieur à 0,01 mSv par an, sont considérés comme équivalents à l’étape 2 du plan sectoriel.

La valeur de 0,1 mSv par an a été définie comme objectif de protection par l’IFSN. En comparaison, la population suisse est exposée en moyenne à une dose allant de 1 à 5 mSv par an. Cette valeur se compose des sources de rayonnements naturelles et artificielles.

Aptitude et équivalence sur le plan de la sécurité à l’étape 2

Lorsque l’intervalle de dose déterminé d’un domaine d’implantation se situe entièrement sous le critère de protection de 0,1 mSv par an, le domaine d’implantation est considéré comme approprié au niveau de la sécurité, sous réserve de l’évaluation qualitative, lors de la délimitation de l’étape 2 du plan sectoriel « dépôts en couches géologiques profondes ». Il peut alors être pris en compte pour la comparaison des sites au niveau de la sécurité.

Tous les domaines d’implantation ayant des intervalles de dose inférieurs à 0,01 mSv par an sont considérés comme équivalents du point de vue de la sécurité à l’étape 2. Il s’agit ainsi d’empêcher que des sites soient trop rapidement écartés en raison d’incertitudes.

Lors de l’étape 2 de la procédure du plan sectoriel, la Société coopérative nationale pour le stockage des déchets radioactifs (Nagra) est arrivée à la conclusion qu’aucun site ne peut être définitivement exclu en raison des valeurs de dose.

Tous les sites ont un intervalle de dose calculé inférieur à 0,01 mSv par an. Ils peuvent donc être considérés comme appropriés du point de vue de la sécurité par rapport aux valeurs de dose et équivalents lors de l’étape 2 du plan sectoriel « dépôts en couches géologiques profondes ». L’IFSN évalue cet aspect dans son expertise pour l’étape 2.

Procédure ultérieure lors de la vérification de sécurité des sites

L’étape 3 consiste à examiner en détail les domaines d’implantation restants ainsi qu’à compléter, par le biais des investigations géologiques nécessaires, les connaissances géologiques requises spécifiques aux sites en vue de la sélection d’un site d’implantation. Sur cette base, la sécurité à long terme des dépôts en profondeur pour les sites choisis doit être démontrée.

 

 

Cet article a été actualisé le 31 mars 2016.