Des indications de défauts constatées en Belgique au justificatif de sécurité de Beznau 1: la chronologie
En été 2012, des indications de défauts ont été constatées dans le matériau de base de la cuve de pression de la centrale nucléaire belge de Doel 3. Par la suite, les centrales nucléaires suisses ont dû aussi procéder à des examens. Comme des défauts ont été aussi constatés dans la cuve du réacteur de Beznau 1, son exploitant Axpo a dû fournir le justificatif que la sécurité est garantie. En 2018, l’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire IFSN a accepté son justificatif.
Août 2012 | L’Agence fédérale de contrôle nucléaire belge AFCN informe les autorités de surveillance internationales que de nombreuses indications de défauts ont été constatées dans le matériau de base de la cuve du réacteur de Doel 3. Peu après, des défauts similaires ont été aussi identifiés dans la cuve du réacteur d’une autre centrale belge, celle de Tihange 2. |
Août 2012 | Comme la cuve du réacteur de la centrale de Mühleberg a été forgée par le même fabricant que celui des cuves belges, l’IFSN exige des informations de son exploitant BKW. |
Août 2012 | La centrale nucléaire de Mühleberg effectue pendant sa révision annuelle un examen par ultrasons de sa cuve de réacteur, en suivant les directives de l’IFSN. Cet examen ne fournit aucun élément permettant de conclure aux mêmes indications que dans la centrale belge de Doel. |
Janvier 2013 | L’IFSN exige des centrales Beznau 1 et 2, ainsi que de Gösgen, la compilation d’informations sur le processus de fabrication, sur les matériaux de base et sur l’examen des parties forgées de la cuve de leur réacteur. |
Août 2013 | L’IFSN – confirmée dans sa démarche par une recommandation de l’Association des autorités de sûreté nucléaire des pays d’Europe de l’Ouest (WENRA) – exige que les centrales de Beznau et de Gösgen procèdent, lors du prochain contrôle périodique des joints de soudure, à l’examen par ultrasons du matériau de base des cuves de réacteur. |
Juillet 2015 | L’examen de la cuve de réacteur de la centrale de Gösgen confirme son bon état. |
Juillet 2015 | Lors des mesures par ultrasons de Beznau 1, des indications devant être évaluées ont été constatées dans sa cuve de réacteur. L’IFSN exige une évaluation de ces indications. |
Novembre 2015 | Axpo remet à l’IFSN un plan de projet («roadmap») pour l’évaluation des indications constatées à Beznau 1. L’IFSN fait appel à un comité d’experts internationaux («International Review Team», IRP). |
Décembre 2015 | L’IFSN fournit à la centrale nucléaire de Beznau 2 l’autorisation de redémarrer. Les indications constatées n’ont pas d’influence sur la sécurité. |
Mars 2016 | L’IFSN prend position sur le plan de projet concernant Beznau 1. |
Novembre 2016 | Axpo remet les documents permettant de caractériser et d’évaluer les indications mesurées dans le matériau de base de la cuve de réacteur de Beznau 1. L’IFSN et les experts de l’IRP entament leur examen. |
Décembre 2016 | L’IFSN requiert des échantillons supplémentaires. |
Décembre 2017 | Axpo remet à l‘IFSN son justificatif de sécurité retravaillé. |
Mars 2018 | L’IFSN arrive à la conclusion que les inclusions non métalliques trouvées dans la cuve de réacteur de Beznau 1 n’ont pas d’influence négative sur la sécurité de la cuve. |
Concernant la cuve du réacteur de Leibstadt, les analyses des indications de Doel 3 et Tihange 2 sont d’importance moindre. La centrale de Leibstadt a certes été inscrite sur la liste publiée par l’autorité de surveillance belge. Elle se différencie cependant des réacteurs belges aussi bien par rapport au fabricant que par son procédé de fabrication. Aucun matériau forgé n’a en effet été employé ni pour les viroles cylindriques du revêtement, ni pour la calotte de fonds de cuve ainsi que le couvercle de la cuve de pression du réacteur. Il s’agit en effet de matériaux laminés.