La crise ukrainienne au centre de la 66e conférence générale de l’AIEA

La 66e conférence générale de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) s’est tenue à Vienne du 26 au 30 septembre 2022. L’accent a été mis sur la sécurité et la sûreté nucléaires mondiales, ainsi que sur les défis posés par la crise en Ukraine.

La crise en Ukraine et la sécurité, ainsi que la sûreté des installations nucléaires ukrainiennes, ont constitué un point de discussion central de la conférence générale de l’AIEA de cette année. Les États membres de l’AIEA ont adopté une déclaration à ce sujet, ainsi que des paragraphes dans les résolutions pertinentes pour la sûreté et la sécurité nucléaires, qui réprimandent les actes de guerre dans les installations nucléaires civiles. La délégation suisse a également rencontré le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, afin de discuter de ce sujet de manière approfondie.

En outre, les 173 États membres de l’AIEA ont examiné les rapports annuels de l’AIEA, approuvé le budget de l’année suivante, et adopté des résolutions sur les principaux domaines de travail de l’AIEA.

La Suisse a en outre organisé un évènement annexe (« side-event ») avec l’AIEA pour célébrer les 25 ans de l’entrée en vigueur de la Convention commune sur la gestion du combustible usé et des déchets radioactifs. L’ancien directeur général de l’IFSN, Hans Wanner, est actuellement président du 7e cycle d’examen de la Convention commune. L’événement parallèle a été soutenu par les délégations du Canada et du Ghana, ainsi que commenté par le directeur général de l’AIEA, Rafael M. Grossi, et d’autres hauts responsables de l’AIEA.

Précieux échange d’expérience lors de rendez-vous bilatéraux

« Outre les discussions plénières officielles et les évènements parallèle, nous apprécions également les échanges techniques dans le cadre de rendez-vous bilatéraux en marge de la conférence », explique Marc Kenzelmann, directeur de l’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire IFSN. Lors de la conférence générale de l’AIEA de cette année, la Suisse a mené des rendez-vous bilatéraux avec les autorités de surveillance du Canada, de la France, de la Belgique, des Pays-Bas et des Etats-Unis. Il s’agissait notamment d’échanger des expériences dans les domaines du stockage en couches géologiques profondes et de l’exploitation à long terme des installations nucléaires.

Dans le cadre du rendez-vous avec les Etats-Unis, la Suisse et les Etats-Unis ont à nouveau signé l’accord bilatéral relatif à l’échange d’informations techniques sur les questions de sécurité nucléaire. Les Etats-Unis et la Suisse ont signé cet accord pour la première fois le 9 décembre 1974. Jusqu’à présent, les deux parties devaient le signer à nouveau tous les cinq ans pour qu’il soit renouvelé. Désormais, l’accord sera automatiquement renouvelé, sauf si l’une des parties contractantes demande une modification.

Par ailleurs, l’IFSN et l’autorité de surveillance américaine NRC (Nuclear Regulatory Commission) ont eu un échange précieux concernant les expériences réglementaires, le démantèlement et la gestion du vieillissement. La discussion d’informations techniques avec les Etats-Unis est particulièrement précieuse pour l’IFSN, car une grande partie des réacteurs suisses proviennent des Etats-Unis.