Points chauds radioactifs au Japon
La radioactivité peut se concentrer localement sur des points chauds (hotspots). Certaines informations sèment actuellement l’inquiétude parmi la population japonaise au sujet de la détection de points chauds. Il s’agit là de sources d’irradiation ponctuelles ou de faible surface qui se rencontrent surtout dans des rigoles. Ces hotspots repérés à proximité de zones résidentielles sont éliminés par enlèvement de la terre.
Après l’accident de Fukushima Dai-ichi, qui a provoqué le rejet de quantités significatives de substances radioactives dans l’atmosphère, des communiqués de presse sur la détection de points chauds même à distance de la centrale font actuellement la une et sèment l’inquiétude parmi la population japonaise. C’est essentiellement dans la zone située au nord-ouest de Fukushima Dai-ichi que l’on note le plus grand nombre de hotspots. Les experts japonais supposent l’existence d’autres hotspots en dehors de la région de Fukushima. Très récemment, la découverte d’un hotspot à Kashiwa, soit à plus de 200 km au sud-ouest de Fukushima, a entraîné une certaine agitation, car le gouvernement affirmait, selon des communiqués de presse, que ce hotspot avait un lien avec Fukushima.
Ces points chauds ou hotspots sont des accumulations ponctuelles ou de faible surface de substances radioactives. Des phénomènes de propagation ou encore des déplacements d’activité dus aux conditions météorologiques peuvent provoquer ces concentrations de substances radioactives sur de petites surfaces. Les substances radioactives précipitées par la pluie ou les déplacements d’air atmosphériques qui se présentent le plus souvent sous forme de poussière ou en dilution se déposent sur des surfaces (sols, revêtements durs, toitures) et y sont concentrées par ruissellement. C’est pour cela que l’on rencontre très souvent des hotspots dans des fossés, des rigoles creusées par la pluie, des exutoires ou autres petits cours d’eau. On parle alors de hotspots lorsque l’activité mesurée en un endroit étroitement délimité est trois à dix fois supérieure à l’activité mesurée à proximité immédiate.
Des points chauds également après Tchernobyl
Lorsque de la radioactivité est libérée, elle est dispersée par le vent et peut donc être disséminée sur des zones particulièrement étendues. Ces substances radioactives se présentent sous la forme de gaz ou de particules très fines (taille de l’ordre du micron). De telles particules radioactives ont en particulier été dispersées lors de l’accident de Tchernobyl en 1986. Du fait du fort incendie de longue durée qui a affecté le bâtiment de réacteur, ces particules ont atteint des altitudes élevées et ont été disséminées par les courants atmosphériques dans pratiquement toute l’Europe. Des hotspots se sont donc constitués par précipitation et concentration de ces particules.
Un hotspot est le plus souvent constitué de césium
Les substances radioactives qui sont à l’origine de la formation de points chauds après un accident grave dans une centrale nucléaire sont essentiellement représentées par des isotopes de césium et d’iode. Tandis que l’activité de l’iode radioactif d’une courte période de huit jours décroit rapidement, le césium se maintient plus longtemps dans le sol. Selon l’isotope libéré, sa période est en effet de 2 ou de 30 ans environ.
La présence du seul point chaud ne permet pas de tirer de conclusions sur le rayonnement ionisant ambiant et donc pas non plus sur les effets sur la santé de l’être humain. La plupart du temps, le séjour dans le champ de rayonnement d’un hotspot reste très limité dans le temps ou encore la distance par rapport à ce hotspot est suffisamment importante pour ne pas accumuler de dose équivalente significative.
Gestion des déchets radioactifs en décharges
Les hotspots peuvent être extraits ou, mesure la plus simple et la plus rapide, protégés par un écran absorbeur. Au Japon, les points chauds constatés à proximité d’habitations sont éliminés par enlèvement de la terre. Cette méthode présente toutefois l’inconvénient de devoir gérer à terme d’importants volumes de terre contaminée. La matière contaminée est en effet mise en décharge, du moins dans une première phase. Le gouvernement japonais envisage en tout cas des plans de recours à cette solution. Car le césium radioactif perd de sa nocivité dès qu’il est simplement recouvert d’un demi-mètre de terre. La décharge doit toutefois reposer sur une couche totalement imperméable pour empêcher que le césium ne s’infiltre dans la nappe phréatique. Il n’a pas encore été décidé où de telles décharges vont pouvoir être créées au Japon.