Baromètre de la peur – Le risque de pollution radioactive est faible en Suisse

L’institut de recherche sociale gfs a publié récemment son étude «Baromètre de la peur 2011». Cette enquête relève de manière représentative la situation de menace subjectivement perçue par la population suisse. Si la peur d’une catastrophe nucléaire occupait encore la 7e place en 2010, elle s’est maintenant hissée à la 2e place selon les résultats de l’étude la plus récente. Le travail quotidien de l’IFSN contribue néanmoins à ce que l’on peut se sentir en sécurité en Suisse.

Évolution des 15 indicateurs anxiogènes par valeurs moyennes 2010 (bleu clair) à 2011 (bleu foncé). Échelle : 1 = aucune menace, 10 = grande menace. Source : gfs

«Des spécialistes qui s’occupent au quotidien des thèmes de l’énergie nucléaire et de la sûreté nucléaire ne peuvent pas rester indifférents au fait que la population suisse ait fait progresser en un an la peur d’une irradiation d’origine radioactive de la position 7 à la position 2», constate Georg Schwarz, directeur adjoint de l’IFSN. Malgré tout, et en toute objectivité, la situation de risque dans les centrales nucléaires suisses n’a pas varié d’un iota, malgré l’accident de Fukushima.

Le monde spécialisé du risque industriel réalise en permanence des calculs de risques pour certaines branches techniques telles que par ex. les entreprises chimiques, l’industrie lourde et de l’extraction de la houille, ou encore les producteurs d’énergie tels que l’hydraulique et le nucléaire.

Le risque se calcule

Il est le plus souvent fait appel à des modèles de fréquence d’étendue des dommages. De tels modèles sont utilisés pour les calculs de risques dans les installations nucléaires pour l’analyse probabilistique de sûreté (APS). L’IFSN publie régulièrement ses APS et leurs résultats, ainsi par ex. dans son rapport annuel.

Angstbarometer 2011, Umfrage, gfs
Baromètre de la peur 2011 : évolutions de la «menace écologique» Source : gfs

L’analyse probabilistique de sûreté sert entre autres à déterminer le risque d’accident grave dans une centrale nucléaire. Un incident est considéré comme accident grave lorsque le cœur du réacteur ne peut plus être refroidi et se met à fondre. Les accidents graves sont extrêmement improbables et supposent la défaillance simultanée d’un grand nombre d’équipements de l’installation.

«De telles analyses servent de fondement pour l’appréciation de la sûreté des centrales nucléaires ainsi que pour l’évaluation du risque», explique G. Schwarz. Si l’on y détecte des déficits non tolérables, les exploitants des installations doivent apporter des mesures correctives. Si l’exploitant du site ne procède pas de lui-même aux améliorations nécessaires, l’IFSN intervient et lui ordonne l’exécution de ces mesures.

L’IFSN a réagi à Fukushima

«Il est bien évident que les informations qui nous parvenues du Japon ont suscité chez nous les mêmes inquiétudes que dans toute la population du pays», déclare G. Schwarz. «C’est pourquoi nous avons immédiatement mis en place un groupe d’experts internes constitué d’ingénieurs, de géophysiciens et de physiciens nucléaires ainsi que de psychologues et lui avons fixé pour mission de suivre l’évolution de la situation et d’en tirer des conclusions pour la Suisse». Jusqu’à présent, l’IFSN a publié trois rapports, qui seront suivis d’ici à la fin de cette année d’un quatrième rapport sur les effets et conséquences radiologiques.

«En tant qu’êtres humains, nous pouvons bien sûr exprimer un avis subjectif, mais comme spécialistes nous avons tout de même besoin de disposer de grandeurs mesurées vérifiables pour apprécier objectivement une situation de risque réelle», explique le directeur adjoint.

Sur fond des résultats du «baromètre de la peur», cette information d’arrière-plan montre bien dans toute sa sobriété le dilemme auquel est confronté l’IFSN. Autrement que ce qui vaut en politique lors d’une campagne électorale, l’autorité de sûreté ne peut et ne doit en aucun cas agir de manière opportune en fonction de l’ambiance politique du temps», souligne-t-il plus loin. Et c’est précisément lors de tels moments graves tels que ceux vécus avec Fukushima qu’il importe d’agir et de décider en toute sobriété sans rien sacrifier à la sûreté. «Car c’est cela qui crée en fin de compte la confiance.»